Mail du 06/10/2021 : Toujours vivant, toujours debout!! ----------SOS-----------

Bonjour à toutes et à tous,

J'espère que vous vous portez tous bien.

Ça fait longtemps que je me disais qu'il fallait vous donner des nouvelles. Mais je ne savais que dire de bien intéressant... Tellement l'impression d'être coincées dans cette désespérante routine.

Enchaîner asso, véto, métro, boulot matin, asso pendant les pauses déj, boulot l'après-midi, métro, véto, asso et un peu de dodo. Jamais de trêve. Bien sûr, parfois de bonnes nouvelles, aussi des belles adoptions mais sinon que des appels à l'aide et des cas plus misérables les uns que les autres. Et puis, l'autre jour, j'ai entendu la chanson de Renaud : "Toujours vivant...toujours debout "... et je me suis dit : "et bien c'est ça. Je vais dire qu'on est toujours debout". Debout mais bancales... Vivantes mais sous perfusion : 6000€ de dettes à nos vétos qui croient en notre travail....

6000€ ... et encore on n'a pas encore reçu toutes nos factures de septembre!!!

Depuis le début de l'année, 255 stérilisations. Le terrain, toujours et encore. Le trappage, c'est attendre des heures et des heures sans bouger à des heures indues peu importe la météo. C'est aussi parfois prendre des risques pour récupérer des chats en danger sur des terrains hostiles ou dans des souterrains ou des caves. C'est aussi faire face à l'agressivité du voisinage qui vous menace ou vous balance des objets des immeubles.

Malgré tout, on trappe encore et encore pour tenter de limiter la misère des rues. Entre autres, Florence a attaqué un site industriel de 234 ha envahi de chats. Repérer les chats, les reconnaître, les trapper, leur installer des cabanes...c'est déjà plus de 50 stérilisations.

Dominique enchaîne les sites (petits comme plus grands) que ça soit pour stériliser ou attraper un chat blessé ou perdu.

Nous avons aussi une nouvelle petite équipe qui nous a rejoint et qui s'attaque à différentes colonies d'une ville bien précise. Nous tombons régulièrement sur des horreurs : des chats adultes en manque de soin qui ne pèsent même pas un kilo, des chatons titubant de faim, des vieux chats faméliques ne pouvant plus se débrouiller, des chats dont la tumeur est plus lourde qu'eux, des chats visiblement martyrisés compressés par un collet, des chats blessés avec la patte qui traine ou dévisagés, des chatons broyés dans un moteur de voiture qui leur servait d'abris de fortune. Sommes-nous plus connues donc plus sollicitées ? Ou la misère est-elle plus grande ? Je ne saurais que dire ... mais en tout cas, pour ma part, j'ai perdu l'espoir d'une éclaircie.

On n'arrête pas mais c'est un puits sans fond.

Essayer de faire tout ce qu'on peut pour aider au mieux. On stérilise, on nourrit, on soigne...Malheureusement, impossible de fournir tellement le nombre de demandes est important. Des signalements de colonies de chat aux 4 coins de l'île de France, des demandes d'aide pour retrouver le chat tombé par la fenêtre qui doit être en train de crever dans un coin (parce que les maîtres n'ont pas voulu vivre en prison en mettant un filet transparent au balcon). Les pourritures sans cœur qui veulent se débarrasser du chat parce que le chat s'attaque au canapé et qu'on n'arrive pas à le dresser ou parce qu'il gratte le matin à la porte pour avoir un câlin.

L'année dernière, j'ai perdu ma Lili, l'amour félin de ma vie. Quand elle voulait un câlin et que je dormais, elle me grattait la paupière délicatement avec sa griffe... (et oui ! Très agile ma Lili! Jamais trop fort! Mais jamais trop léger...c'était effet garanti à chaque fois 😂 )...mais mon dieu qu'est-ce que je donnerais pour être réveillée une fois de plus dans ma vie pour avoir ses câlins... juste une seule fois!

Ces gens ne comprennent même pas qu'ils passent à côté d'un amour inconditionnel.

Mais, bon, on est à un tel point de saturation qu'on ne peut, malheureusement, pas recueillir tous les chats évoqués dans ces appels qui nous déchirent pourtant le cœur.

Où ces chats vont-ils finir ? À la rue ? À la fourrière ? À un inconnu sur internet ? Tous ces minets nous minent, nous torturent. Avec le corona, moins de dons, moins de familles d'accueil (certains ont préféré rejoindre l'air frais de la campagne).

Un de nos vétérinaires va partir à la retraite, la relève s'annonce moins impliquée dans la cause animale. Ils prendront moins de chats pour plus cher. Il faut qu'on accélère les prises en charge mais les finances nous ralentissent. La chanson de Renaud dit : "toujours vivant, rassurez-vous, toujours la banane, toujours debout" En ce qui concerne la "banane", je crois qu'elle n'est pas trop au rendez-vous. Difficile de dormir la nuit quand on sait que bientôt on ne pourra plus acheter de nourriture pour nos chats des rues et que les dettes s'accumulent. Il y a une phrase qui dit que les gens riches ont des étiquettes de marque sur leurs vêtements et que les gens heureux ont de poils de chats sur leurs vêtements.

Alors on va dire qu'on n'est pas riches mais très heureuses.

Heureuses d'avoir nos protégés auprès de nous, heureuses de les avoir sortis de la rue, et surtout heureuses de savoir que vous êtes à nos côtés.

Nous croyons en vous. Nous avons l'espoir que vous allez nous aider (encore une fois ou pour la première fois) à prendre en charge les chats des rues. Merci d'avance pour eux. A bientôt. Stéphanie, Trésorière